Fork me on GitHub

Ma première application web (PHP+Silex)

Dans ce TD nous allons continuer le développement de notre jeu de Puissance 4, commencé au TD précédent.

Nous allons déléguer au server une partie du travail, ce qui nous permettra d’apprendre les bases de PHP et du framework Silex. Remarquez, cependant, que tout ce que nous allons développer dans ce TD pourrait être traité intégralement du côté client ; ce n’est qu’aux prochains TD que notre code va évoluer vers une vraie application client-server.

Les références pour ce TD sont

Préparer son espace de travail

Avant de pouvoir commencer le développement, il nous faut installer Silex et ses composants. Assurez-vous d’avoir correctement créé votre espace de travail à partir de https://github.com/defeo/aws-project.git, comme décrit au TD précédent. Notamment la racine de votre espace de travail doit contenir les fichiers composer.json et install.sh.

Dans le terminal (en bas dans l’espace de travail, tapez F6 s’il n’est pas déjà ouvert), tapez les commandes

git pull
./install.sh

La première commande va mettre à jour certains fichiers de configuration, la seconde va télécharger et installer les composants de Silex dans votre espace de travail (à l’intérieur d’un dossier nommé vendor). Cette opération peut prendre quelques minutes.

Pour vérifier que Silex a été correctement installé, ouvrez le fichier exemple.php dans l’éditeur et cliquez sur le bouton « Run ». Dans le terminal s’affiche un lien. Cliquez et observez la page affichée, elle devrait contenir le texte « Hello world ! ». Dans la barre d’adresse interne à C9 (ou dans un autre onglet), ajoutez /toto à la fin de l’URL, l’onglet de Preview devrait maintenant afficher « Hello toto ». N’hésitez pas à étudier le code de exmple.php et exemple.twig pour en comprendre le fonctionnement.

Le réflecteur

Nous allons commencer par un exercice classique, sans lien avec le jeu de Puissance 4. Un réflecteur est une simple page web qui affiche le contenu des paramètres (query string, formulaires, entêtes HTTP, …) envoyés à la page.

Créez un fichier nommé reflector.php, et initialisez-le avec le code suivant (qui s’occupe de charger Silex, créer et exécuter une application web vide).

<?php
require_once 'vendor/autoload.php';
use Silex\Application;
use Symfony\Component\HttpFoundation\Request;

$app = new Application();

// Configuration
$app['debug'] = true;

// Votre code va ici


$app->run();
?>
  1. En suivant le modèle du premier gestionnaire de exemple.php (URL /), créez un gestionnaire pour l’URL /query_string qui affiche le texte

    Hello
    world !
    

    Le retour à la ligne est important. Comment faire en sorte qu’il soit affiché par le browser ? (Rappel : à moins d’être instruit autrement, le browser interprète par défaut tout contenu comme étant du code HTML).

    Attention : ce gestionnaire répondra à l’adresse

    http://.../reflector.php/query_string
    

    Vous devez modifier l’URL à la main dans la barre d’adresse pour visualiser la page.

  2. Dans votre gestionnaire, avec une boucle foreach, affichez le contenu du tableau

    $jours = array('mon' => 'Lundi',
                   'tue' => 'Mardi',
                   'wed' => 'Mercredi',
                   'thu' => 'Jeudi',
                   'fri' => 'Vendredi',
                   'sat' => 'Samedi',
                   'sun' => 'Dimanche');
    

    un couple clé-valeur par ligne. On rappelle que l’opérateur de concaténation en PHP est le point (.).

  3. Nous avons déjà vu au premier TD que les applications web peuvent accepter des paramètres contenus dans l’URL. C’est le cas, par exemple, de la recherche Google, que nous avons interrogée par une URL de la forme

    https://www.google.com/search?q=ma+recherche&hl=fr
    

    Cette portion de l’URL à la suite du point d’interrogation (?) est appelée query string. Sa syntaxe est définie en partie par la RFC 3986, en partie par les pratiques communes.

    Silex analyse automatiquement la query string. Son contenu est accessible dans l’objet Request du gestionnaire. Pour pouvoir le manipuler, il est nécessaire de définir le gestionnaire comme dans cet exemple :

    $app->get(..., function(Request $requete) {
        ...
    });
    

    le contenu de la query string sera alors disponible dans le tableau associatif $requete->query.

    Modifiez le gestionnaire écrit au point précédent pour qu’il affiche le contenu de la query string, un couple clé-valeur par ligne. Testez votre gestionnaire en saisissant des query strings dans la barre d’adresse, comme par exemple

    http://...c9.io/reflector.php/query_string?user=toto&pwd=12345
    
  4. Le query string non analysé est accessible grâce à la méthode $requete->getQueryString(). Modifiez votre gestionnaire pour qu’il affiche, en plus, le query string non analysé. Visitez maintenant l’URL

    https://.../reflector.php/query_string?A=B=3&C=%26&X Y=W+Z&X%20Y=W%2BZ
    

    Qu’observez-vous ? Pour comprendre en détail comment l’URL a été transformée, vous pouvez lire cette page Wikipedia.

  5. Dans un autre fichier, créez un formulaire HTML qui renvoie à l’URL /query_string (attribut action) en passant son contenu par le query string (attribut method). Testez le réflecteur à travers le formulaire ; testez notamment les caractères spéciaux, tels les espaces, les ampersands (&), etc.

  6. Reprenez le formulaire du point précédent, en envoyant les données dans le corps d’une requête de type POST (method="POST").

    Rappel : pour créer un gestionnaire de type POST en Silex, on remplace $app->get() par $app->post().

    Au lieu de transiter par le query string, les données passent maintenant directement dans le corps de la requête. Ces données sont analysées par Silex et insérées dans le tableau $requete->request. Quant au corps brut de la requête, il est accessible via la méthode $requete->getContent().

    Créez un nouveau gestionnaire pour des requêtes de type POST à l’URL /form_data. Faites en sorte qu’il affiche le corps de la requête, un couple clé-valeur par ligne. Faites-lui afficher aussi la requête brute. Testez avec le formulaire du point précédent. Comparez les affichages avec l’onglet « Réseau » des dev tools de Chrome ou Firefox (une version récente).

  7. Deux autres tableaux compilés par Silex contiennent des données utiles :

    • $requete->headers contient les entêtes HTTP de la requête ;
    • $requete->cookies contient les cookies (remarquez que cette information est aussi contenue dans les entêtes au format brut).

    Créez un nouveau gestionnaire à l’URL /headers qui affiche le contenu de ces deux tableaux. Comparez avec les informations affichées par l’outil « Réseau » des dev tools.

    Note : vous pouvez créer un gestionnaire qui répond à tous les types de requête (GET, POST, etc.) en remplaçant $app->get() par $app->match().

    Note : $requete->headers est légèrement différent des autres tableaux : les clés sont des chaînes de caractères, comme pour les autres tableaux ; les valeurs, par contre, sont des listes, en effet une entête HTTP peut prendre plusieurs valeurs. Pour que l’affichage de $requete->headers soit intéressant, il sera opportun d’afficher le premier élément de chaque liste de valeurs.

  8. Mettez maintenant tous les composants ensemble. Créez un gestionnaire pour l’URL / qui répond à tous les types de requêtes et qui affiche

    • la query string,
    • le contenu de la requête, s’il y en a un,
    • les entêtes HTTP,
    • les cookies.

Contenu statique et templates

Maintenant que nous maîtrisons le routage et l’API de la requête en Silex, nous allons appliquer nos connaissances au jeu de Puissance 4.

Dans la section précédente, nous avons utilisé deux techniques très différentes pour créer nos pages :

Ce sont deux manières de coder opposées, et il serait dommage d’être limités à cela et de ne pas pouvoir les mélanger. Dans cette section nous allons apprendre comment Silex permet de lire et servir des fichiers statiques, puis comment le moteur de templates Twig permet de réaliser une transition douce entre les pages statiques et les pages dynamiques.

Dans la suite on va supposer que le jeu de Puissance 4 développé au TD précédent est contenu dans les trois fichiers puissance4.html, puissance4.css et puissance4.js.

Servir des fichiers

  1. Créez un fichier index.php, et initialisez-le avec le squelette habituel de Silex.

  2. Créez un gestionnaire pour l’URL /play. Afin de pouvoir accéder à l’objet Application depuis le gestionnaire, il faudra le définir ainsi

    $app->get('/play', function(Application $app, Request $req) {
        ...
    });
    

    La méthode $app->sendFile() crée une réponse constituée du contenu d’un fichier (HTML par défaut). Elle s’utilise ainsi

    return $app->sendFile('nom-du-fichier.html');
    

    Écrivez le gestionnaire en sorte que le jeu de Puissance 4 soit accèssible à l’URL /play.

    Note : grâce à un peu de magie contenue dans le fichier (caché) .htaccess, ce gestionnaire sera accessible aussi bien à l’URL

    https://...c9.io/index.php/play
    

    qu’à l’URL

    https://...c9.io/play
    

    À cause des URLs des fichiers CSS et JavaScript, ce n’est que cette dernière qui va bien marcher.

  3. Dans un nouveau fichier, créez un formulaire similaire à celui-ci

    Joueur 1

    Joueur 2

    Servez le formulaire à l’URL / par la méthode sendFile ; il doit envoyer ses données à l’URL /play (par GET ou POST, au choix).

Templates Twig

Maintenant, on veut faire en sorte que le nom et la couleur des joueurs dépende des valeurs renseignées dans le formulaire. Pour cela, il serait dommage si on était obligés de prendre tout le code de puissance4.html et le mettre dans index.php.

Les templates nous viennent en aide. Un template est un modèle d’un document (usuellement un document HTML, mais ce n’est pas obligatoire) avec du marquage spécial qui indique les parties dynamiques du document.

Voici un template très simple :

<p>Hello {{ nom }} !</p>

Le marquage spécial {{ nom }} indique qu’il faudra remplacer à cet endroit la valeur de la variable nom.

Chaque langage de templating définit sa propre syntaxe, plus ou moins riche. Le langage de templating par défaut de Silex est Twig, voici un tour rapide de sa syntaxe. Les seuls composants dont nous allons nous servir dans ce TD sont le remplacement de variables, montré dans l’exemple précédent, et (éventuellement) la boucle for.

Important : Twig n’est pas activé par défaut dans Silex. Pour pouvoir l’activer il faut ajouter la ligne suivante à la configuration de l’application :

$app->register(new Silex\Provider\TwigServiceProvider(), 
               array('twig.path' => 'templates'));

où le paramètre 'twig.path' indique le dossier qui va contenir les fichiers de templates.

Ensuite, en supposant que le template montré plus haut soit dans le fichier templates/hello.html, il serait exécuté ainsi

return $app['twig']->render('hello.html', array(
	'nom' => 'Toto'
));

ce qui produirait la sortie

<p>Hello Toto !</p>

Voici maintenant un exemple utilisant la boucle for.

<ul>
 {% for en, fr in nombres %}
  <li>{{ en }} = {{ fr }}</li>
 {% endfor %}
</ul>

Cet exemple, exécuté par l’appel

$app['twig']->render('boucle_for.html', array(
	'num' => array(
		'One' => 'Un',
		'Two' => 'Deux',
		'Three' => 'Trois'
	)
));

produit le code

<ul>
  <li>One = Un</li>
  <li>Two = Deux</li>
  <li>Three = Trois</li>
</ul>

Attention : contrairement à la syntaxe PHP, il n’y a pas de foreach dans Twig. Pour plus d’exemples d’utilisation de la boucle for, voir http://twig.sensiolabs.org/doc/tags/for.html.

  1. Essayez les exemples précédents et comprenez-les.

  2. Modifiez le gestionnaire de l’URL /play pour qu’il passe le fichier puissance4.html par le moteur de templates.

  3. Modifiez puissance4.html pour qu’il affiche le nom des deux joueurs à côté du plateau.

  4. Modifiez puissance4.html (et éventuellement puissance4.css) pour qu’il affiche à côté du nom du joueur un rectangle de la couleur du joueur.

    Suggestion : vous pouvez utiliser un <span> avec une hauteur et une largeur fixes et la propriété display: inline-block.

  5. Modifiez puissance4.html et puissance4.css pour que la couleur des pions corresponde à la couleur choisie par le joueur.

    Suggestion : on pourrait générer aussi puissance4.css par un template, mais ce n’est pas l’option la plus simple. Il est plus intéressant d’utiliser une balise <style>, dans le <head> de puissance4.html, définissant uniquement les deux classes .joueur1 et .joueur2, alors que tout le reste du CSS est gardé dans un fichier purement statique.

  6. Modifiez votre code pour que, lorsque l’un des deux joueurs gagne, il affiche « … a gagné » (remplacer … par le nom du joueur).

    Suggestion : il y a énormément de façon de réaliser ceci. Comme auparavant, une des possibilités consiste à définir deux variables JavaScript dans une balise <script>, dans le <head> du document. Ces variables seront ensuite accessibles depuis puissance4.js pour réaliser un affichage dynamique.

  7. Pour terminer, un exercice assez tordu, mais très instructif. Affichez à côté de chaque joueur son score. Lorsque un joueur gagne, son score est incrémenté de un, et un lien (ou un bouton) proposant de jouer à nouveau est affiché. Cliquer sur le lien/bouton renvoie vers la même page, avec tous les paramètres (noms des joueurs, couleurs et scores courants) passés par GET ou POST. Notamment, lorsque le serveur renvoie la nouvelle page, les scores restent aux dernières valeurs.

    Suggestion : si vous utilisez un lien et la méthode GET, il faudra composer l’URL de façon dynamique : JavaScript peut faire cela en modifiant l’attribut href. Si vous utilisez un bouton et la méthode POST (ou GET), il vaudra mieux utiliser des <input type="hidden"> pour stocker les scores des joueurs ; JavaScript pourra les modifier à travers la propriété value.

    Il est aussi possible de charger directement une page via JavaScript en modifiant la propriété window.location.href, ou bien de soumettre un formulaire sans interaction de l’utilisateur à travers la méthode .submit() de HTMLFormElement.